lundi 23 juillet 2007

La querelle du foulard islamique


En collaboration avec Charlotte Nordmann.

in Charlotte Nordmann (dir.), Le Foulard islamique en questions, Editions Amsterdam, Paris, 2004.

« Mais je sais, tu te demandes si je suis musulman pratiquement comme
mon père, si je fais la prière, le ramadan, les ceintures d'explosifs,
les tournantes dans les mosquées-caves sur des mineures excisées par
des imams sans papiers qui les attachent au minaret avec un foulard
islamique malgré Sarkozy. Désolé c'est non. »
Y. B., Allah superstar, Paris, Grasset, 2003, p. 16.
« 'Nous sommes les universalistes', pourrait-on dire, parce que nous
ne prenons pas la norme majoritaire pour l'universel. »
Philippe Mangeot, « Le communautarisme », Dictionnaire de
l'homophobie, Louis-Georges Tin (dir.), Paris, PUF, 2003.2


Malgré l'âpreté de la polémique, malgré la virulence des partisans de la prohibition du foulard islamique à l'école, malgré aussi la violence symbolique extrême dont les jeunes femmes au foulard et leurs coreligionnaires ont été l'objet, la « querelle du hijab », dont la relance a été remarquablement orchestrée par le gouvernement au lendemain de grèves qui virent des dizaines de milliers d'enseignants défiler dans les rues, a sans doute aussi été, à certains égards, une bonne chose. Cette querelle a d'abord été un heureux évènement par les rencontres improbables qu'elle a occasionnées et les amitiés qu'elle a suscitées. C'est sans doute le propre de toute lutte authentiquement politique, de toute lutte pour l'égalité, pour l'extension des droits de tous et de toutes, que d'interrompre la mécanique trop bien huilée de la reproduction, qui assigne à chacun sa place et définit les cadres de la circulation au sein de l'espace social. Quels collectifs improbables, en effet, que le « Collectif Une école pour tous et toutes, contre les lois d'exclusion » ou que le « Collectif féministe pour l'égalité » ! Fers de lance de l'opposition au projet de loi préparé par le gouvernement de monsieur Raffarin, ils réunissent des personnes qui bien souvent ne s'étaient jamais côtoyées, et dont on peut raisonnablement penser qu'elles ne se seraient jamais rencontrées sans leur opposition commune, au nom d'une même exigence démocratique, aux menées des ultras de la laïcité. Que ces derniers soient ici remerciés pour avoir activement travaillé à l'établissement de tels liens, porteurs d'avenir.

Cette querelle a été bénéfique, aussi, parce qu'elle a assurément renforcé l'« humeur » démocratique radicale qui, heureusement, anime nombre des habitants de ce pays, par ailleurs las de la déliquescence et de la corruption des institutions politiques. Cette sensibilité diffuse, dont l'un des actes de naissance ou de renaissance officiels fut sans doute le mouvement des sans-papiers et des sans-papières, peut être qualifiée de « démocritique », parce qu'elle est à la fois animée par le souci de maximiser les possibilités concrètes, ici et maintenant, d'une égale liberté de tous et toutes, par la volonté d'assurer un contrôle collectif sur les institutions qui gouvernent nos vies, et par un regard critique porté sur la démocratie historique, sur la démocratie réelle, instituée. Cette culture démocratique nouvelle, anti-autoritaire, à distance de l'état, qui reconnait l'ambigüité foncière de l'état, à la fois instrument et produit des luttes pour l'émancipation, et instrument et vecteur de la domination et de nouvelles formes de contrôle et d'assujettissement, n'a pas peu gagné dans sa confrontation avec ce qui tenait lieu d'arguments aux partisans de l'exclusion : elle a notamment acquis une perception beaucoup plus fine de l'ambivalence de l'universalisme déclaré des institutions.

Au vrai, ce débat traverse en profondeur la société française depuis quelque temps déjà. Toute remise en question de l'universalisme affiché de l'état national/social, (post)colonial et hétérosexiste, entraine systématiquement l'accusation de communautarisme. Ainsi, hier, les partisans du droit au mariage des homosexuel-le-s se sont vu accuser de réclamer des droits spéciaux, de porter atteinte aux fondements de la société, et de préparer son éclatement en différentes communautés fermées les unes aux autres. Les mêmes arguments sont aujourd'hui utilisés à l'encontre de ceux qui refusent que les jeunes femmes coiffées d'un foulard soient exclues des établissements d'enseignement publics. Ce ne sont pourtant pas des droits spéciaux
que réclamaient les homosexuels et leurs amis ou que réclament aujourd'hui les détracteurs de la loi Ferry : les uns comme les autres ne demandent précisément rien d'autre que l'égalité des droits. Nul relativisme culturel, nul différentialisme ici, mais la dénonciation rigoureuse d'un tort et l'expression d'un désir d'égalité. Il ne s'agit pas pour nous d'affirmer que l'universalisme proclamé de l'état et de ses institutions n'est qu'un voile jeté sur des rapports de domination ; il est difficilement contestable que cet universalisme abstrait a des effets émancipateurs réels ; reste qu'il est aussi le support de formes de normalisation qu'il n'est pas illégitime de mettre en question. En l'espèce, si communautarisme il y a, ne serait-il pas plutôt à chercher du côté de l'état ? Il est vrai que le caractère majoritaire de ce communautarisme lui permet de s'ignorer comme tel et de se prévaloir d'une dimension universelle.

Enfin, un autre élément positif, selon nous, des polémiques actuelles
est que les langues se sont déliées, que des pensées autrefois refoulées ont pu s'exprimer. Nous sommes de ceux qui pensent que la censure, morale ou légale, est le pire des instruments de lutte contre les opinions criminelles. Ainsi nous estimons que le «coming out» raciste et islamophobe auquel ont donné lieu les débats récents est plus sain que le racisme euphémisé de l'ensemble de la classe politique et les jérémiades sur la supposée «lepénisation des esprits"3. Le fond de l'affaire est que les champs politique et médiatique n'ont pas attendu Le Pen pour être « lepénisés », comme l'ont démontré les travaux de Simone Bonnafous ou de Maxim Silverman4, et comme le savent tous ceux qui n'ont pas la mémoire courte. Le fait est que Le Pen a cristallisé sur son nom et sa personne une opinion largement répandue dans la classe politique et une partie de la population, notamment à « gauche », avant même son émergence dans l'espace public. Si le thème de la « lepénisation des esprits » a eu un tel succès, c'est qu'il permettait aux (ir)responsables politiques et aux classes moyennes supérieures de se dédouaner à bon compte en projetant sur l'épouvantail Le Pen et l'électorat populaire leur propre racisme, et de perpétuer ou de consentir à des politiques discriminatoires en prétendant lutter contre le Front national. Le dernier chapitre de cette histoire vient de se dérouler sous nos yeux.

La clé du consensus politique constitué autour du projet de loi d'exclusion des filles au foulard se trouve d'ailleurs là : des partis ébranlés par le « choc » (pourtant bien prévisible) du 21 avril 2002, qui vit Jean-Marie Le Pen se propulser à la seconde place lors des élections présidentielles, cherchent à se reconstituer une légitimité populaire en donnant des gages à l'électorat lepéniste, sans avoir à revenir sur les politiques, anti-populaires, de privatisation, de
démantèlement progressif du droit du travail et du service public, qu'ils promeuvent activement, au nom de la « modernisation », depuis maintenant près de trois décennies. On joue la carte de l'état national pour regagner un semblant de légitimité au moment où l'on s'attaque à l'état social. C'est là l'unique réponse à la montée irrésistible du Front national que les partis de droite et de gauche, et singulièrement le Parti socialiste, ont imaginée depuis 1983, avec le succès que l'on sait. Ne manquent plus au tableau que des enseignants trop heureux de trouver une compensation imaginaire à leur perte d'autorité ; des féministes égarées sur les fausses routes de l'islamophobie5 ; quelques « éradicateurs » algériens incapables de distinguer les lieux et les temps ; et, pour finir, des partisans d'Ariel Sharon et de la politique coloniale israélienne, qui souhaitent acclimater en France la théorie du «choc des civilisations», et assimiler le combat que la France aurait à mener contre «l'intégrisme» à celui du gouvernement israélien contre les diverses formes de la résistance palestinienne.

Il est vrai, les choses sont un peu plus compliquées que cela. C'est au nom de la loi, au nom de la laïcité et au nom de l'égalité dessexes, nous a-t-on successivement dit, que les jeunes filles au foulard devaient être exclues. Que les lois alors en vigueur ne permissent aucunement d'exclure les porteuses de foulard, que la laïcité, telle qu'elle a historiquement été définie en droit et en pratique, n'ait jamais impliqué la neutralité des élèves, mais seulement celle des locaux et des enseignants, n'a pas arrêté les zélateurs du camp « prohibitionniste » ; ils n'en étaient pas à une contrevérité près. Ainsi avons-nous pu assister au spectacle effarant de fonctionnaires de l'état excluant des lycéennes, en toute illégalité, au nom d'une loi à venir : étrange leçon de civisme pour les jeunes générations. Quel paradoxe aussi que cette demande de loi émanant de personnes qui, alors que bien souvent elles occupent des postes « à responsabilité » (proviseurs, enseignants), demandent à être déchargées de toute responsabilité, de ne plus avoir à traiter les situations particulières dans lesquelles elles se trouvent investies, comme si elles attendaient de la loi non pas qu'elle définisse un cadre général (ce qui était déjà le cas, contrairement à ce qui a été répété à maintes reprises), mais qu'elle « assume » pour elles le traitement des situations singulières auxquelles elles sont confrontées, autrement dit qu'elle abolisse l'espace qui la sépare de la jurisprudence, du droit et, plus généralement, de la pratique.

C'est parce qu'ils étaient confrontés à ces contradictions que les avocats de l'exclusion ont soudain découvert l'égalité des sexes. Il fallait maintenant exclure non pas au nom de la laïcité, mais au nom de l'égalité des hommes et des femmes. Manifestement, dans un premier temps, personne ne se rendit compte de l'absurdité qu'il y a à vouloir exclure des jeunes filles parce qu'elles sont prétendument victimes d'une discrimination ; personne parmi les féministes patentées qui, comme Anne Zelensky6, joignirent leurs voix à celles de Pierre-André Taguieff, d'Alain Finkielkraut et de leurs amis, ne réalisa que l'on substituait ainsi à la logique d'extension des droits et des possibles qui a historiquement, pour de bonnes raisons, été celle des féministes, une logique de répression visant exclusivement des femmes. Quand remarque leur en fut faite, l'imparable argument tomba : les jeunes femmes au hijab devaient être exclues pour protéger d'autres jeunes femmes, soumises à des pressions pour porter le voile, pressions auxquelles elles ne pouvaient être soustraites que par l'application rigoureuse des « principes de la laïcité ». La boucle était bouclée. Il restait cependant à prouver que de telles pressions existaient bien et qu'elles étaient suffisamment répandues pour justifier le sacrifice de quelques femmes de mauvaise foi sur l'autel de l'émancipation féminine. Bien sûr, il se trouva quelques docteurs autoproclamés en islamologie et en banlieuelogie pour attester de la chose, et diagnostiquer au passage un sexisme congénital et incurable de l'islam. Que l'on batte sa femme avec une fréquence et un entrain égaux dans les beaux quartiers, chez les bourgeois (qu'ils votent pour
le Parti socialiste, l'UMP ou le Front national), et dans les «bas-fonds» où vivent les nouvelles «classes dangereuses», comme l'a encore montré une étude récente7, aurait peut-être pu amener à se demander si, avec ces « affaires du foulard islamique », il ne s'agissait pas, par hasard, de faire diversion et de mieux faire l'impasse sur le sexisme et les discriminations à l'œuvre dans l'ensemble de la société française.

Pour les partisans de l'interdiction du foulard à l'école, les jeux étaient assurément joués d'avance, comme en témoigne la mascarade de la commission Stasi8. Comment aurait-il pu en être autrement alors qu'ils avaient d'emblée disqualifié la parole des femmes concernées, parce que nécessairement, selon eux, aliénées ? alors qu'ils refusaient de prendre en compte non seulement la multiplicité de sens que revêt le port du foulard islamique dans le contexte français, mais, plus profondément, le fait qu'il n'est pas même possible de lui assigner un sens premier, ultime, irréductible, celui d'un symbole sexiste ? Comme tout symbole, le foulard est susceptible de réinterprétations radicales, de détournements ; et si les femmes qui portent volontairement le hijab ne sont pas tout à fait maitresses du sens de ce vêtement, qui est l'objet d'un travail collectif et polémique d'interprétation et de resignification (les débats actuels, notamment, contribuent à en modifier le sens), il n'en reste pas moins que le foulard, comme toute réalité sociale, change de signification avec les lieux, les personnes, les époques.

Pourquoi ce déni de la complexité et de l'ambivalence de la réalité sociale ? Pourquoi aussi cet excès, ce surcroit de violence, qui caractérise la très grande majorité des déclarations publiques des opposants au foulard, lesquels, à de très rares exceptions près, ont employé sans vergogne des arguments ad personam, voire des insultes, des calomnies et des menaces, et n'ont pas hésité à travestir la réalité et à utiliser les procédés les plus douteux pour écraser leurs contradicteurs qui, sans doute impressionnés par cette démonstration de force, restèrent souvent très réservés et timorés, paralysés peut-être par l'accusation d'« angélisme » ou d'«islamogauchisme» ? Qu'est-ce qui dans le foulard islamique est si insupportable ? Pourquoi, enfin, ces débats aujourd'hui ?

Ce n'est pas le fait qu'il voile partiellement le visage, c'est bien plutôt la visibilité du foulard, son caractère « ostensible », qui suscite l'ire des défenseurs d'une loi d'exclusion. Beaucoup n'ont
sans doute pas encore assimilé et accepté le fait qu'il existe un islam français, que des habitants de plein droit de ce pays sont des musulmans, dont les mœurs et les coutumes diffèrent en partie (si peu!) de leurs concitoyens. Le hijab est pour la plupart de ses détracteurs le symbole de cet islam qu'ils persistent à considérer comme étranger, et dont ils entretiennent des représentations largement fantasmatiques. C'est en tant que symbole d'intégration que le hijab leur est insupportable. L'un des multiples sens du foulard, mais non le moindre, est sans doute : « Nous sommes ici, nous sommes d'ici, ne vous en déplaise. »

Plus généralement, la loi d'interdiction du foulard islamique à l'école s'inscrit dans le cadre d'une politique d'invisibilisation, qui vise en particulier les « immigrés » et les femmes, et non dans celui d'une politique de suppression des discriminations. Pour ce qui est des femmes, la parité devait, en principe (mais en principe seulement : comme il était prévisible, en pratique, des dispositions furent prises pour que rien ne change, ou si peu), non pas permettre la lutte contre les discriminations diverses que subissent les femmes, mais supprimer l'effet le plus visible de ces discriminations : l'absence presque totale de femmes (en l'occurrence de bourgeoises) de la représentation nationale ; pareillement, monsieur Sarkozy s'en est pris aux prostitué‑e‑s : qualifié-e‑s, comme les jeunes femmes qui portent le hijab, de victimes, mais prié-e-s, comme elles encore, de disparaitre de l'espace public, sans que l'on daigne se soucier des conséquences de cette éviction. Putes ou soumises, circulez ! Cachez ces discriminations que je ne saurais voir !

Il faudra bien pourtant un jour que la France regarde en face les discriminations qui la rongent, et qui constituent la toile de fond desdites « affaires du foulard », sans quoi il est impossible de les comprendre. Il faudra bien que la société française accepte de considérer son passé/présent colonial, qu'elle cesse d'exiger des populations issues de l'immigration (post)coloniale qu'elles fassent allégeance à l'état, qu'elles se comportent comme des « créatures » de l'état ; il faudra bien qu'elle cesse de reprocher à ces populations leur manque d'« intégration », alors que ce sont les lois et les institutions, ainsi que les pratiques et les discours qui les accompagnent, qui, dans les faits, produisent et reproduisent leur «extranéisation». Il faudra bien aussi que tout soit mis en œuvre pour mettre un terme aux discriminations et aux violences dont, en tous points de l'espace social, les femmes sont l'objet. Disons-le nettement : ce n'était pas là, de toute évidence, la préoccupation des contempteurs du hijab.



1 Charlotte Nordmann est agrégée de philosophie ; elle a collaboré à l'ouvrage Le 17 octobre 1961, Un crime d'état à Paris (Paris, La Dispute, 2001). Jérôme Vidal est traducteur et éditeur ; il est membre de l'association Femmes publiques et a collaboré au collectif « Une école pour tous et toutes, contre les lois d'exclusion ». Il a publié, en Le 17 octobre 1961, Un crime d'état à Paris, ainsicollaboration, que « Anatomie d'un pamphlet prohibitionniste », une recension de Bas
les voiles ! de Chahdortt Djavann, disponible sur le site du collectif Les mots sont importants (www.lmsi.net).
2 Les citations placées en exergue de cet avant-propos ne suggèrent aucunement que leurs auteurs partagent tout ou partie des thèses ici développées. De la même façon, cet avant-propos n'engage que ses auteurs et nullement les autres contributeurs de ce volume.
3 L'expression « lepénisation des esprits » a été forgée par Pierre-André Taguieff et popularisée par Robert Badinter, avant d'être reprise par Le manifeste contre le Front national de Jean-Christophe Cambadélis, association qui visait à rallier autour du Parti socialiste l'opposition au Front national.
4 Simone Bonnafous, L'Immigration prise aux mots, Kimé, Paris, 1991 ; Maxim Silverman, Deconstructing the Nation. Immigration, Racism and Citizenship in Modern France, Routledge, London, 1992.
5 Contrairement à ce qu'affirment Caroline Fourest et Fiammetta Venner, avec un aplomb qui n'a d'égal que leur remarquable manque de rigueur sur ce point, le terme « islamophobie » est attesté en français depuis les années 1920. Sa fortune récente n'est pas due aux mollahs iraniens ou aux islamistes britanniques, mais plus probablement à la publication, en 1997, par le très respectable Runnymede Trust, d'un rapport intitulé Islamophobia, A Challenge For Us All.
6 L'article signé par Anne Vigerie et Anne Zelensky, intitulé «'Laïcardes', puisque féministes» (Le Monde du 29 mai 2003), développe ,une rhétorique très similaire à celle à laquelle Pierre-André Taquieff et Alain Finkielkraut nous ont habitués. Lire à ce sujet « Un féminisme à visage inhumain », la réponse du collectif Les mots sont importants (cet article peut être consulté en ligne : www.lmsi.net).
7 Maryse Jaspard et l'équipe ENVEFF, Les violences envers les femmes en France : une enquête nationale, Paris, La documentation française, coll. « Droits des femmes », 2003.
8 Il est remarquable que les « sages » de la commission Stasi n'aient pas jugé bon d'auditionner 1) des professeurs qui enseignent, sans que cela pose le moindre problème, à des jeunes filles qui portent le hijab ; 2) des camarades non voilées de ces jeunes filles, qui le plus souvent les côtoient sans difficulté ; 3) des jeunes filles exclues d'un établissement public parce qu'elles ,portaient le foulard islamique.